Chapitre 1 : La rencontre à Sockville
C’est au coeur de la forêt luxuriante des abords de Sockville, en haut de son plus bel arbre, qu’Arthur entendit le chant d’Andréa pour la première fois. A l’aube d’une journée qu’il pensait ordinaire, il sortait tout juste de son nid en quête d’un joli ver pour le petit déjeuner quand sa mélodie vint le captiver.
Perché sur sa branche, il écoute attentivement la douceur des notes cristallines d’Andréa s’envoler vers la canopée. En un instant, ni la pesanteur, ni le vent, ni le froid ne semblaient plus exister : Andréa, à elle seule, comblait tout l’espace et arrêtait le temps.
Désireux d’en faire sa moitié, Arthur alla se percher à ses côtés.
Chapitre 2 : Lettre d'amour et déboires de messager
Cela faisait des jours qu’il pleuvait mais ce matin, le soleil brillait. Andréa voulut en profiter et alla regarder les dernières gouttes de pluie couler le long des feuilles, dont le soleil raviverait bientôt les couleurs pour le reste de la journée. Heureuse, elle chanta quelques instants avant de s’afférer à trouver la plus belle flaque pour y ébouriffer son plumage coloré.
Arthur avait tout juste posé une patte sur sa branche et rabattait timidement ses ailes, quand elle s’est envolée. Ne pouvant attendre son retour, il décida de lui écrire une belle lettre d’amour.
Il y décrivit tous ses sentiments, leur ardeur, et la force des battements de son cœur qu’il ne parvenait pas à calmer depuis qu’il l’avait entendue chanter. Si elle l’accepte, il lui donnait rendez-vous sur la plus haute branche du plus grand chêne de la forêt pour tout le lui gazouiller en vrai. Impatient de la revoir, il prend son envol pour l’y retrouver.
Mais cela faisait maintenant des heures qu’il l’attendait, en vain. Le dos courbé, les ailes baissées et le bec cloué, Arthur était près de renoncer. Une alarme retentit soudain ; il croit reconnaître le chant des sirènes de police mais n’en est pas certain. Une patrouille atterrit à ses côtés, et Arthur reconnaît sa lettre attachée à la patte d’un des policiers. Elle avait été égarée et ils venaient la lui rapporter.
Chapitre 3 :Voyage vers la vérité
Soulagé d’avoir retrouvé la précieuse enveloppe, Arthur s’empresse de la glisser dans son épais duvet pour partir retrouver Andréa et enfin la lui délivrer. Mais à mesure qu’il bat des ailes, Arthur s’inquiète de la réaction de sa bien-aimée : que faire si sa plume ne la séduit pas ? Si elle n’aime pas la forme de son bec ? Et si elle chantait déjà pour un autre oiseau ?
Arthur douta si fort qu’il faillit renoncer quand Andréa se remit à chanter : c’était un signe, celui qu’il attendait.
Andréa était retournée sur sa branche préférée pour y entonner quelques dernières notes avant de retourner à la chaleur de son nid avant la tombée de la nuit. Elle sursauta quand Arthur atterrit.
Il recula pour la rassurer et expliqua qu’il n’avait nulle intention de l’effrayer : il avait simplement un message urgent à lui faire passer. Des deux, c’était en réalité bien lui le plus surpris. Toute la journée, il avait tenté de l’imaginer d’au moins cent façons différentes : des plumes fines et de couleur sombre ou bien épaisses et colorées ; un bec tantôt fin, tantôt aquilin ; une longue queue ébouriffée, ou au contraire petite et raffinée… Mais elle était bien plus belle que tout ce qu’il avait pu imaginer. Après avoir lui aussi repris ses esprits, il parvint à lui tendre sa lettre du bout du bec.
Andréa aurait voulu que jamais sa lecture ne s’arrête. Chaque mot d’Arthur était plus tendre que le précédent et jamais encore on ne lui avait partagé autant de sentiments… elle crut même un instant se changer en rouge-gorge, tellement elle en rougit.
Pour Arthur, cela sembla durer une éternité. Il ne parvint à retrouver son souffle que quand Andréa replia sa lettre et vint nicher sa tête dans le creux de son cou pour, à son tour, lui gazouiller une tonne de mots doux.
Fin...
Nos remerciements à Floriane pour ce magnifique texte.